Visio-Conférence sur le cancer du sein

Ce 14 octobre, nous avons eu la chance d’assister à une visioconférence avec Matthieu Sawaf, illustre chercheur travaillant dans la recherche contre le cancer du sein.

Combien et qui sont touchés par le cancer du sein en France ?

Les cas de cancers du sein, malgré la forte prévention mise en place en cet octobre Rose, sont en constante augmentation. Rien qu’en 2018, 58 459 nouveaux cas ont été diagnostiqués en France selon l’INCA. C’est également la première cause de mortalité chez la femme, avec plus de 12 000 décès par an (toujours rien qu’en France). Son incidence a doublé entre 2009 et 2018, surtout chez les femmes de moins de 50 ans. Bien qu’au diagnostic, le patient moyen soit une femme âgée de 57 ans, 1% des cas sont des hommes, prouvant l’importance de la prévention pour toutes les catégories de la population.

Qui contribue aux traitements ?

De nombreux acteurs participent au traitement de ce cancer, comme le chirurgien, le radiothérapeute, ou l’oncologue pour les plus connus, mais également l’anatomo-pathologiste, l’infirmière (ne la sous-estimez pas ! Elle devient de plus en plus importante dans le suivi du patient), et le patient lui-même, qui comprend, apprend et participe à son traitement après discussion avec le médecin.

Les types de cancers du sein et leurs nombreux traitements

Le cancer du sein se développe à l’aide de récepteurs (protéines expulsées par la cellule), qui peuvent être soit hormonaux, c’est-à-dire d’œstrogènes ou de progestérone, soit en HER2. Il existe une multitude de types de cancer du sein, que l’on peut regrouper en 3 sous-groupes :
-Le HER2+, qui se manifeste par une tumeur agressive et un développement rapide, et consiste en 15 ou 20 % des cas
-Le RH+ HER2-, qui consiste en une tumeur évolutive, et représente 60 à 70 % des cas, et touche principalement les personnes âgées
-Et enfin, le RH- HER2-, qui apparaît sous la forme d’une tumeur agressive et difficile à cibler, et touche 15 à 20 % des cas, principalement les plus jeunes.

Ce cancer est également de mieux en mieux soigné, par l’abondance de traitements qui florissent année après année dans le monde médical. Par exemple, la chirurgie, consistant en une mastectomie totale ou en une intervention mammaire conservatrice (enlevant seulement une partie du sein). Il existe également la radiothérapie, par rayons ionisants, qui diminue le risque de rechute ; ou encore la chimiothérapie, qui bloque la duplication des cellules (méiose), mais qui possède malheureusement plusieurs effets indésirables, comme elle bloque aussi les cellules saines. L’hormonothérapie a aussi vu le jour, très efficace sur les tumeurs RH+, avec peu d’effets indésirables ; puis les thérapies ciblées, d’une grande efficacité contre les cancers HER2+. Les plus récentes sont l’immunothérapie, née dans les années 2000, qui « réapprend au système immunitaire à éliminer les cellules tumorales » ; et les Anticorps-conjugués, une sorte de « cheval de Troie » qui a révolutionné le traitement du cancer du sein depuis sa découverte en 2015.

Ces traitements se prennent principalement par voie orale, en cachets ou gélules, ou en intraveineuse, mais ne sont jamais cumulables, ils sont adaptés au patient.

Quelle est la situation aujourd’hui ? Pourquoi se faire dépister ?

Depuis 30 ans, le nombre de cancers du sein a triplé. Même si le taux de survie est de 87% en temps normal, les cancers du sein métastatiques (lorsque la tumeur pousse dans un autre organe que celui de de départ) sont bien plus mortels, avec un taux de survie de seulement 23% dans les 5 ans après la détection de la maladie.

C'est pour cela que les campagnes de prévention sont bien plus présentes ces dernières années. Ces campagnes, telles que le mois de prévention de l’Octobre Rose, sont souvent mises en place par l’INCA ou le gouvernement, et ont pour objectif de promouvoir le dépistage sur une population cible. Ce dépistage s’effectue uniquement sur les personnes volontaires saines, ou celles avec un risque de développer un cancer du sein. Cette population « à risque élevé » est constituée des femmes de 50 à 74 ans, ou de ceux dont la famille a déjà subi un ou plusieurs cas de cancer du sein, on dit alors que le risque est « héréditaire ». Il existe également de nombreux facteurs de risque, tels que le tabac, les conditions environnementales, le rythme de vie, les chocs hormonaux, ou encore l’apparition de clones résistants après les traitements. Une personne cumulant ces risques peut également être considérée « à risque élevé »...

Le dépistage se présente sous la forme d’une mammographie accompagnée d’une palpation, réalisées par un professionnel en clinique, et est entièrement couvert par l’Assurance maladie. Après analyse, si une anomalie est détectée, le patient est immédiatement pris en charge, et si tout est en ordre, le dépistage se poursuit tous les 2 ans. Même si, à notre œil d’adolescent, un simple dépistage ne parait pas si important que ça, il a permis une réduction de 15 à 20 % de la mortalité par an ! C’est pour cette raison que de si nombreuses initiatives sont prises par différentes organisations (comme le CRCDC chez nous), qui organisent un marathon, décorent des monuments, des hôpitaux, et propagent les informations sur les réseaux sociaux. Plusieurs célébrités se dressent également aux côtés des chercheurs en tant que militants pour la cause, comme la fameuse Angelina Jolie, elle-même considérée comme « à risque élevé » en raison de sa mutation génétique qui la favorise à un développement de cancer du sein.

"Même si, à notre œil d’adolescent, un simple dépistage ne parait pas si important que ça, il a permis une réduction de 15 à 20 % de la mortalité par an !"

On peut donc conclure que même si le cancer du sein n’est pas encore d’actualité pour nous, il finira par devenir un risque important dans nos vies dans quelques décennies, donc à ce moment-là, n’oubliez pas le dépistage ! Et bien évidemment, un immense merci à M. Sawaf pour ce moment, qui était pour nous bien plus qu’une simple conférence, mais un véritable éveil qui nous a permis à tous d’ouvrir les yeux sur la réalité du cancer du sein. Alors, merci beaucoup !